Sunday, September 21, 2014

J-2 : C’est parti !

Lever aux aurores et depart à 6h du matin de Montréal sans passer par la case déjeuner pour Nico (le grand), Pierrot et Doud. Nico (le petit) et Robin nous rejoindrons demain soir. Le poids de l’équipage n’étant pas encore garanti nous ferons la route l’estomac vide. En J24 le poids total de l’équipage ne doit pas excéder 400kg et ce n’est pas encore gagné…
Le trajet est sans histoire mais rythmé par les ‘’j’ai faim’’ ou les ‘’oh ! un McDonald’s. On s’arrête ?’’ de Pierrot. Nous tiendrons finalement bon jusqu’à l’arrivée à Newport.

Passage rapide par le loft North Sails en arrivant à destination pour faire changer les numéros dans le spi de FRA 1947 à CAN 1947. La jauge J24 impose de représenter le pays dans lequel habite l’équipage et nous n’avons pas le choix de nous y conformer. Un changement de panneau s’impose donc. Nico a bien essayé de sociabiliser avec le comité de course par email but you know… C’est la fin d’une époque pour Baygull qui naviguait depuis le début sous pavillon français.

Arrivée à la base de Sail Newport vers 13h et début de la préparation du bateau pour la jauge. Que de beaux bateaux ! Nous serons le bateau numéro 47 pour cette régate. Les meilleurs skippers mondiaux de la classe J24 sont là et dix d’entre eux peuvent en théorie pretendre à la victoire finale. Ça promet une régate relevée.

La jauge est un ensemble de mesures et dimensions que le bateau et l’équipage doivent respecter pour être autorisés à participer. Le principe est de limiter les innovations possibles afin de réduire les coûts et ainsi attirer le plus de bateaux. Celle de la classe J24 est particulièrement complète et fastidieuse à passer.
Safran, quille, mât, voiles, … pour ne citer qu’eux font partie des elements réglementés et tous sont mesurés avec précision par des juges professionnels.

Deux points non-conformes sont détectés et à corriger. La forme du trailing edge du safran et l’épaisseur du trailing edge de la quille sur une hauteur d’un centimètre environ. Le bord inférieur arrière du safran doit respecter un profil arrondi et le notre est trop droit. Sablage par Pierrot en dix minutes pour régler ce problème.
Pour la quille on ajoute quelques couches de peintures en spray histoire de passer la mesure au milimètre près. Là encore Nico a essayé de sociabilisé avec les juges but not good is not good…

Morts de faim (car oui nous n’avons toujours rien mangé de la journée) on se dirige vers le Check-in Desk (où l’on se fait également peser) pour se faire dire que le bureau est fermé pour la journée et qu’il nous faut revenir le lendemain. Si vous avez bien suivi depuis le début on a le ventre vide depuis la veille au soir. Le responsable a dû sentir qu’il ne sortirait pas vivant de la pièce (quand on a faim on ferait n’importe quoi) et nous a finalement autorisés à nous peser. On peut finalement manger ! Burgers here we come ! Doud est finalement le plus gros du groupe des trois avec 600g de trop sur la balance largement compensés par les 3kg de moins de Nico.

Génocide d’ailes de poulet au centre ville et retour au bateau pour monter le mât et s’assurer d’être prêts pour le reste de la jauge avant d’aller manger le burger tant attendu.


25 minutes de voiture et nous voici chez nos hôtes : Kristen et Bruce qui habite une maison gigantesque au milieu d’un terrain boisé de 4.5 hectares. Pas pire…

L’équipage

  • Nico (le grand), skipper et coeur du projet. C’est lui qui est en charge de faire avancer le bateau (à terre comme en mer) un rôle qui impose d’avoir le dos large quand on a un régleur ‘’exigeant”.
  • Robin à l’embraque (réglage des voiles d’avant). Le responsable ‘’performance’’ sur le bateau et la bonne conscience de Nico avec ses phrases choc qui feraient des hits à la radio : “Nico t’es pas au près’’ et “Nico je peux sentir tes coups de barre dans mes fesses”
  • Nico (le petit) à la tactique (voir la photo ci-dessous). Le cerveau et seul vrai breton du bâteau. Il est charge de positionner le bâteau sur le plan d’eau à l’endroit le plus favorable du point de vue stratégique.Signe particulier : crie beaucoup aux enroulages de bouées et devrait suivre un cours de gestion du stress et de la colère. Rien à dire de plus.
  • Pierrot aux réglages du pied de mat. Le seul faux breton du bord. On le sait car il mange chez McDonald’s à l’occasion.
  • Doud le numéro 1. C’est le poste le plus aérien. Beaucoup de dextérité requise pour envoyer, et affaler le pi, manier le tangon en carbone. Aux deéparts, le n. 1 est responsable de la ligne de départ, tout comme des annonces pour les vagues et les risées (au pres). Le seul parisien, et donc, boulet du bord.

Une nouvelle aventure…

Deux ans après les mondiaux de Rochester le Baygull-Accenture Sailing Team repart pour de nouvelles aventures aux championnats du monde de J24 de Newport, Rhode Island, la Mecque de la voile en Amérique du nord.

L’année 2013 a été marquée par une belle performance aux championnats canadiens et s’est armé d’un mât et de voiles neufs que Baygull se présente aux États-Unis pour cette régate.

Friday, September 21, 2012

Jour 9 : Une dernière pour la route


Pour changer il ne pleut pas ce matin. Et il ferait même à peu près chaud.

 Cette journée est risquée: soit on confirme, soit on plonge au classement. Certains équipages en feront la douloureuse expérience aujourd'hui.

Same old story… Après un départ moyen on part pour une couse de rattrapage. Si on aura bien confirmé une chose pendant ces mondiaux c'est que Baygull-Accenture va vite et que notre skipper est capable de le faire marcher.
Après un premier bord de prêt solide on vire à la première bouée au vent dans le paquet juste devant le bateau italien. Premier bord de portant à surveiller ces mêmes italiens pour ne pas leur donner d'ouverture. Notre tacticien a bien essayé d'engager la discussion mais… la barrière de la langue, tout ça tout ça… Pas encore cette fois qu'on aura droit à une pizza gratuite.
Fin de course façon sprint à 10 bateaux pour grappiller les dernières places disponibles. À ce jeu Baygull-Accenture termine au 35ème rang de la 10ème et dernière course de ces mondiaux 2012 (devant les italiens, les Japonais et les Chiliens… :) ).

Une nouvelle course s'engage alors. Celle pour le grutage des bateaux hors de l'eau. Sur la base du ''First come, First served'' tout le monde pousse les moteurs à fond pour arriver le premier sous la grue. À ce petit jeu on est clairement pas les plus mauvais et en 2h tout est plié et le bateau est prêt pour le retour sur Montréal.

La pression retombe d'un coup et la fatigue accumulée durant la semaine se fait sentir. Il est enfin temps de relaxer avant la cérémonie et le souper de clôture. L'organisation de ces championnats du monde a été parfaite du début à la fin.

Baygull-Accenture termine ces mondiaux 2012 à la 41ème place. Objectif rempli puisque l'on visait une place dans le top 50 mondial. Prochains défis les Nord Américains 2013 et les mondiaux 2014 à Newport où nous viserons une place dans le top 30. Il reste du perfectionnement à faire et également un petit refit sur le bateau qui a bien souffert dans ces conditions musclées.

Résultats finaux:
http://myyc.org/uploads/results/raw/96f4a1c56b72b912406a31c6f5ca8835.pdf



L'organisation pour un mondial est une longue histoire: de la constitution d'un équipage de 0, à la préparation du bateau

Merci encore à notre commanditaire Accenture sans qui rien n'aurait été possible, et surtout pas à ce niveau.
En ayant confiance en nous, ils nous ont fourni des voiles de haut calibre nous permettant de nous battre à ce niveau, et décrocher de belles manches.
Merci également à nos conjointes qui nous laissent aller dans cette douce folie!!!
Chose importante à mentionner, nous terminons loin devant l'équipage de Deloitte, qui lui termine 17 places derrière nous.

À bientôt!

Baygull-Accenture Sailing Team.

Thursday, September 20, 2012

Jour 8: Ca fait du bien au moral


La journée s'annonçait venteuse. On a pas été déçus. Finalement, ces mondiaux auront été à l'inverse de notre préparation. Que des conditions musclées, avec du vent fort et des vagues de face. On pourrait donc s'attendre à une grosse descente au niveau du classement, mais c'est l'inverse qui s'est produit!!! :-)

Manche 1: 
Du vent très fort, mais pas encore assez pour nous faire changer de voile d'avant. On fait donc le pari d'y aller avec le gros génois, histoire d'avoir assez de puissance pour passer dans les vagues. Résultat payant, le bateau marche bien, et nous tenons nos concurrents.
Seulement voilà: le groupe est très compact, et au bout d'une heure de course, les 20 premiers arrivent quasiment dans la minute. Malgré avoir été dans le coup tout le temps, on récolte un "décevante" 53 ème place. Par contre, vu le niveau, on aurait adoré être là au début de ces mondiaux. Par contre, après de belles manches on commence à avoir de l'appétit pour le top 20!!!
Outre les départs qui restent encore à améliorer, nous avons quand même naviguer très proprement, malgré les nombreux passages bâbord à juste quelques centimètres. 
On va donc remettre ça pour la manche 2 de la journée, motivés plus que jamais….


Manche 2:
Encore un départ moyen…..Grrrkajhfishfiwudfiwù1!!!!!!
Malgré ça, super option tactique de Nico pour nous placer à la gauche de la flotte.  Et là, il s'agit de faire avancer le bateau, qui tape, grince, gémit, mais grapille peu à peu sur ses concurrents. Nous gagnons des places à chaque bord. Sous spi, au près, nous avons une excellent vitesse. Cette manche est très dure sur le bateau, qui commence à montrer des signes évidents de fatigue. Les cloisons ont bougé, et le pont montre des signes inquiétants de faiblesse. Mais bon, on est là pour aller jusqu'au bout, et on termine la manche avec notre plus beau résultat, à l'image de notre sponsor. We delivered!!!! :-)
Résultat: 15ème, avec derrière plusieurs grands noms, dont les péruviens, les chiliens et les japonais. Encore plus satisfaisant, sur 15 minute de sprint interminable contre les allemands, aux allures de vrais test de vitesse, nous avons réussi à grappiller 1 mètre, pour finir devant eux. 
Au final, nous remontons à la 42ème place, ce qui est vraiment satisfaisant.

16 points nous séparent de la barre mythique de la 40ème place. Tout se joue demain sur la dernière manche. Il faut qu'on confirme!!!!! 

Et preuve qu'on est pas tout seul dans ce délire, je viens de retrouver un concurrent de DN iceboat sur la ligne de départ. Chad Atkins. Certains le reconnaitront

Venez nous encourager sur Kattack!!!! 


Bonne nuit, 

Baygull-Accenture Sailing Team.

Wednesday, September 19, 2012

Jour 7 : Que d'émotions…




…si le titre du post ne vous a pas donné envie de lire la suite tant pis pour vous…

La météo annonçait soleil et peu de vent. Au final on sort du chenal dans 20 noeuds avec un gros nuage noir plein de pluie en avant de nous. Merci WindGuru…
Bizzarement les petit copains et nous on ne pousse pas trop sur les moteurs pour rejoindre la ligne de départ. Douce sensation que celle d'enfiler les cirés et chaussures encore mouillés de la veille.
En plus ça caille !

Premier départ côté à côte avec le champion du monde brésilien. Jusque là ça sonne bien. Seul petit problème on grille la ligne d'une demi longueur. Obligés de revenir pour repasser la ligne on part derrière tout le monde. Autant dire qu'à ce niveau devoir laisser la flotte avec 100m d'avance semble rédhibitoire… Pourtant un choix de voile judicieux avant le départ (foc contre génois) nous permet de faire un premier bord du tonnerre et de remonter énormément de bateaux surtoilés pour les conditions. Fin de parcours difficile mais on termine tout de même 37ème ce qui était inespéré après le départ.

On vous disait qu'on a eu du mal à finir… Suite à la 1ère manche Nico notre tacticien descend dans la cabine pour se retrouver avec les pieds dans 20 cm d'eau. On était juste en train de couler…
Il y a de meilleures façon de préparer la deuxième course que d'écoper 200 litres d'eau pour localiser le problème. Voie d'eau localisée au niveau du tuyau de l'évier. Un coup de tournevis et ça repart ! Enfin pas pour tout le monde… Les 20 minutes passées dans la cabine auront été fatales à notre numéro 1 Edouard qui a vomi son sandwich au thon par dessus bord. Quand on vous dit qu'un parisien n'est pas fait pour aller sur l'eau…

On passera rapidement sur la deuxième manche qui a été une succession de problèmes en tout genre et qu'on termine dans les 10 derniers. On mettra ça sur le compte de l'émotion post Titanic.

Vraiment congelés et pas vraiment d'attaque (ou plutôt franchement de mauvaise humeur) pour la 3ème course de la journée on prend un départ entre mauvais et vraiment super pourri. Genre en 4ème rideau à regarder les autres partir… Bonne tactique, bonne conduite du bateau par le skipper et nous voilà 23ème à l'arrivée.

Au final on aura limité la casse dans une journée qui n'était pas à notre avantage.
Baygull-Accenture reste dans le top 50.

Les résultats complets:

La vidéo du 2ème jour de course:

Pour finir ce post, un coup de chapeau aux collègues de Navetech.ca. Équipage de Québec qui termine 5ème et 7ème aux deux premières manches du jour. Good job guys!

On a mal partout et on va se coucher.

Baygull-Accenture Sailing Team.

Tuesday, September 18, 2012

Jour 6 : On est pas en Bretagne ici…


… et pourtant on s'est fait rincer toute la journée. C'était annoncé et ça s'est confirmé dès le réveil.

Départ du port sous l'eau. Déjà tout mouillés avant même que ça ne commence.

Au départ de la première manche on part dans le bon paquet. À tel point qu'on a le champion du monde dans le rétroviseur pendant tout le premier bord de prêt. Mais bon, il n'est pas champion du monde pour rien. Il patiente derrière nous et garde le bon côté du plan d'eau à gauche tandis que nous partons à droite.Nous sommes clairement dans les 20 à la première bouée sous le vent, et un paquet de bateau se colle sur la bouée. Plus de vent clair, les bateaux tous arrêtés, alors que devant, ça repart à fond. Et dire qu'on aurait pu être dans ce paquet….  Donc ormis une erreur très couteuse à la première bouée sous le vent qui nous a forcé à cravacher pour revenir on termine à une honorable 45 ème place. Rageant car sans cette erreur de choix de porte on aurait certainement pris une place dans les 30.

Lors du premier départ de la deuxième manche on a failli partir la 3ème guerre mondiale avec l'équipage allemand. Nos balcons se sont fait des bisous et tout s'est arrangé… sauf qu'on a volé la ligne. Malgré un rappel général pour faute de procédure on est parti pour la 2ème manche de la journée avec une pénalité de 20%.

Super 2ème départ et bon premier bord de prêt. Descente un peu difficile sous spi et deuxième remontée au prêt compliquée avec la montée en puissance du vent. C'était prévu. À quatre on nous sommes trop légers pour tenir le bateau dans ces conditions.

On encaisse nos pertes...

Début du deuxième bord de spi. On se retourne pour découvrir un beau gros nuage noir menaçant. Changement de voile d'avant en catastrophe pour y aller avec le foc sur la dernière remontée. Apparemment on est les seuls à l'avoir vu…Cocorico!!!! Les allemands y ont même pas pensé!! Gros moment de doute dans la molle avant le carton, puis la délivrance en voyant les autres équipages en vrac après la bouée. Ce changement de voile judicieux permet à Accenture-Baygull d'effectuer une belle remontée au vent dans les vagues pour finir la journée. Ce coup de lucidité nous a fait gagné une 15 aine de places...

Rentrés au port trempés et un peu frigorifiés. On aura réussi à limiter la casse dans ce qui s'annonçait comme une journée compliquée pour nous. On limite donc des pertes qui étaient prévisibles vu les conditions musclées.

On compte bien se reprendre demain, car le vent mollit à 5 noeuds.

Pour ce soir, la journée se termine maintenant dans les bras de Morphée.

Résultats du jour sur:

Les premières vidéos de la régate:



Les photos officielle de Baygull-Accenture (y'a qu'à cliquer sur le nom) :



Baygull-Accenture Sailing Team.